AMAZ : Services écosystémiques des paysages agrosylvopastoraux amazoniens : Analyse des déterminants socio-économiques et simulations de scénarios

Modéliser les liens entre la structure des paysages, les activités agrosylvopastorales, les paramètres socio-économiques et la biodiversité et autres services environnementaux sur deux régions amazoniennes contrastées.

Date de début de projet :

01/01/2007

Date de fin du projet :

30/06/2010

Objectifs

Le projet AMAZ est un projet de recherche fondamentale coordonné par l’IRD et réalisé par un consortium international de 16 institutions, 7 françaises (IRD, INRA, CIRAD, Universités), 5 du Brésil et 5 de Colombie, entre janvier 2007 et juin 2010. 

Dans l’arc de deforestation Amazonien, une legislation pourtant soigneusement élaborée n’empêche pas la déforestation. Les gens qui vivent de l’exploitation minière de l’une des ressources naturelles ls plus riches au monde, en particulier les agriculteurs faliliaux, sont pauvres le plus souvent, avec un accès limité aux services publiques de santé, d’énergie, d’éducation, de formation et de transport. Le projet AMAZ visait à identifier les leviers, socioéconomiques ou d’une autre nature que la législation devrait actionner pour corriger l’impact négatif de la colonisation sur les paramètres environnementaux , tout en permettant le développement social et économique. Une grande diversité de situations a été considérée, dans deux pays (Brésil et Colombie), avec des âges (15 à 80 ans) et des dynamiquess de colonisation différents (légale/illégale, basée sue l’élevage bovin/l’agriculture/l’extractivisme, par des colons venus de la région ou d’ailleurs. Dans un ensemble de 301 fermes représentant cette diversité, nous avons quantifié les conditions socio économiques, les paysages, la biodiversité, les productions et les services écosystémiques du sol et recherché des liens significatifs entre ces divers groupes de paramètres. Une liaison significative entre les divers tableaux ainsi constitués permettrait d’identifier les conditions socio-économiques et/ou paysagères qui permettent l’usage le plus éco-efficient de la terre et d’identifier les politiques qui les favorisent.

Localisation

Amazonie Brésilienne et Colombienne

Description

Dans deux régions de l’Amazonie Brésilienne et Colombienne représentant la diversité des paysages anthropisés de l’écorégion, ce projet analysera et modélisera les liens qui unissent :

  • les paramètres socio-économiques
  • la composition et la structure des paysages
  • les productions agrosylvopastorales
  • la biodiversité 
  • et divers autres biens et services écosystémiques (BSE) utilisés par les populations humaines.

La connaissance de ces liens, jamais analysés d’une façon aussi systématique, donnera une base fiable au choix des politiques locales et régionales de gestion durable.

Un protocole original permettra une collecte de données socioéconomiques, paysagères, agronomiques et écologiques 100% compatibles permettant une analyse statistique rigoureuse et la formulation de nouvelles hypothèses sur les mécanismes reliant ces divers groupes de variables.

Phase 1 : Dans chaque pays, 150 exploitations appartenant à trois paysages différant par l’histoire de la colonisation et l’usage de la terre seront décrites par un ensemble de variables socio-économiques et paysagères. Le choix de deux pays et 6 fenêtres paysagères ayant des histoires et des contextes différents permettra une exploration riche de la diversité des relations existant entre des variables très rarement analysées conjointement.

Phase 2 : Après l’établissement d’une typologie sur l’ensemble des 300 exploitations ainsi caractérisées, on choisira les 54 exploitations (9 par fenêtre paysagère) les plus représentatives pour mesurer en détails les productions agrosylvopastorales, les principaux biens et services écosystémiques liés au sol (stockage du C, infiltration et stockage de l’eau, fertilité du sol) et la biodiversité des plantes et de la macrofaune du sol.

Il sera alors possible d’analyser par la méthode des analyses multitableaux et d’autres méthodes d’analyse multivariée, les relations entre ces divers caractères des exploitations, de repérer les plus significatives et les analyser en recherchant notamment l’existence d’effets de seuil.

L’ensemble de ces relations et diverses données empiriques proposées par les acteurs locaux sera alors intégré dans un modèle multi agents pour simuler des scénarios de développement durable. On testera les trois hypothèses génériques suivantes:

  • H1: Trajectoires individuelles et formation: Il existe une relation entre d'une part,1. la trajectoire d'un individu, son origine sociale et géographique et la formation qu’il a reçue et, d'autre part, 2. la façon d'utiliser la terre, 3. le paysage et 4. la diversité et la qualité des services écosystémiques produits.
  • H2: Investissements et techniques: il existe une relation «en cloche», dans une exploitation ou dans une région, entre le niveau des investissements réalisés (équipement, intrants, innovations technologiques), la composition du paysage et la diversité et la qualité des BSE produits.
  • H3: Effets des politiques: les politiques (locales, régionales et nationales) qui stimulent la durabilité et la diversification des activités ont un effet sur le paysage et la diversité et la qualité des BSE.

Un modèle Multi-Agent a également été élaboré, avec comme objectif l’évaluation de quatre scénarios liés aux nouvelles politiques publiques. Il permet de comparer quatre différentes stratégies d’utilisation du sol dans les fermes, avec des degrés différents d’intensifications et choix socio-techniques, et leurs conséquences en termes économiques et de structure du paysage.

Développé sous Cormas , le modèle AMAZ est actuellement ré-utilisé dans une démarche participative d’accompagnement (approche ComMod ) sur un front pionnier d’Amazonie Orientale, dans le cadre du groupe de recherche ECOTERRA. 

Partenaires

Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Universidade Federal do Pará (UFPA)
Universidade Federal Rural da Amazônia (UFRA)
Centro Internacional de Agrícultura Tropical (CIAT)
Cirad

Equipe

Jean-François Tourrand, René Poccard et Pierre Bommel

Financement

Agence nationale de la recherche (ANR)