Domestication du Tsiperifery

Date de début de projet :

22/03/2017

Date de fin du projet :

22/12/2018

Objectifs

DomeTsip vise à accélérer et accompagner la domestication du tsiperifery via un dispositif de recherche participative. Trois sites pilotes de domestication sont installés dans les régions de Sava, Analanjorofo et Vatovavy-Fitovinany. Sur chaque site, le dispositif de domestication est co-construit avec les communautés locales. Ce dispositif comprend une pépinière, des zones de plantation – en forêt ou en plein-champs – et un séchoir.

Le principe d’innovation de retenu s’insprire du concepte « Follo The Technology » (Douthwaithe 2002). Les paysans sont formés et outillés pour les opérations de base de la domestication : bouturage, replantation et entretien, sur la base des connaissances existantes. Ils sont ensuite incités à adapter les pratiques proposées à leur cas particulier. Les innovations paysannes sont ensuite identifiées par deux chargés de mission, documentées, évaluées par une équipe d’experts scientifiques et, pour celles qui sont validées scientifiquement, diffusées aux autres sites pilotes

En parallèle, les chercheurs du Fofifa, de l’Université d’Antananarivo et du Cirad de poursuivre les recherches nécessaires pour accompagner la domestication (génétique, écologie, économie). La combinaison de résultats de recherche et d’innovation participative permet de rédiger un guide de bonnes pratiques et un cahier des charges définissant les itinéraires techniques de culture, de cueillette et de transformation du tsiperifery permettant de garantir la qualité du produit et la durabilité de l’exploitation.

Localisation

Madagascar

Les sites pilotes de domestication

  • Fokontany de Andapa II, d’Ambodivoangy et de Ampasina Maningory, Commune de Ampasina Maningory, à proximité de la réserve de Tampolo, région Analanjirofo
  • Fokontany de Masiaposa, Commune d’Andapa, région Sava
  • Fokontany d’Ambodivoangy , Commune de Kelilalina, à la périphérie de la Reserve naturelle de Ranomafana

Description

Les forêts malgaches recèlent une biodiversité reconnue comme exceptionnelle au niveau international. Le tsiperifery est un exemple de valorisation de cette biodiversité. Cette épice est exportée à un prix élevé mais elle est vulnérable. Il est cueilli par des paysans vulnérables qui habitent en bordure de forêt. La plupart du temps, les cueilleurs coupent les lianes ou abattent les tuteurs. Les fruits sont vendus par l’intermédiaire de collecteurs sans faire attention à la qualité des fruits.

L’exploitation commerciale de son fruit depuis 2009 a fait augmenter fortement les activités de cueillette. Aujourd’hui, les cueilleurs doivent marcher toujours plus loin pour trouver des lianes fructifères. L'exploitation s'étend aux aires protégées de Madagascar. Les habitats naturels sont dégradés de ce fait et l’espèce se voit menacée. D’autres espèces végétales de Madagascar ont déjà disparues pour la même raison.

La domestication d’une espèce végétale consiste à passer de la cueillette anarchique en forêt à la culture de la plante pérenne. Les systèmes de culture peuvent être des plantations en plein champ, des systèmes agroforestiers. D’autres lianes comme la vanille ou le poivre noir ont déjà été domestiquées.

La domestication permet d’intensifier la production, de maîtriser la qualité et de protéger les forêts. C’est un processus long. Il faut mettre maîtriser la reproduction, sélectionner des lianes productives, mettre au point les itinéraires techniques, les règles d’usage et les règlementations administratives. Ce travail qui doit être fait ensemble entre chercheurs, paysans et administrations. 

Encadré : Le tsiperifery ou voatsiperifery

Le tsiperifery appartient au genre Piper (famille des Piperaceae). Il est présent dans une grande partie des forêts sempervirentes de l’Est de Madagascar du Nord au Sud depuis Antsiranana jusqu’à Taolagnaro. C’est une liane grimpant jusqu’à 10-12 mètres sur un tuteur de grandes tailles. La plante est dioïque (plantes mâles et femelles). Les fruits sont des baies de petite taille dont la couleur à maturité varie du rouge à l’orangé. Ces baies sont parfois dénommées « poivre à queue de Madagascar ». La floraison est annuelle. La maturité des fruits est optimale entre les mois d’octobre à décembre.

Financement