Soutenance de thèse Abdoulaye TAPSOBA

Bonjour,

Nous avons le plaisir de vous annoncer la soutenance de thèse d'Abdoulaye TAPSOBA, réalisée à l'UR Green.

En raison des conditions sanitaires actuelles, cette soutenance se fera en huis clos, en présence du doctorant et  des membres du  jury.Une visio sera organisée uniquement pour les membres du jury distants.

Titre de la thèse : Pauvreté, insécurité alimentaire et vulnérabilité des ménages agricoles dans un système d’irrigation à grande échelle :  Le cas du périmètre irrigué de Bagré au Burkina Faso.

Date : Mercredi 27 mai à 13h45
Lieu : CIRAD LAVALETTE - Salle 159 - bâtiment 3   

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Composition du jury :  

M. Olivier BARRETEAU, Directeur de recherche, INRAE -  Président
Mme Sandrine DURY, Chercheure, CIRAD UMR MOISA -  Rapporteuse
Mme Claire MAINGUY, Maître de conférences, Université de Strasbourg - Rapporteuse
M. Jean-François BELIERES, Chercheur, CIRAD UMR 5281 ART-Dev - Examinateur
M. François BOUSQUET, Chercheur, CIRAD UR GREEN - Examinateur
Mme Françoise GERARD, Chercheure, CIRAD UR GREEN - Directrice de thèse
M. William's DARE, Chercheur, CIRAD UR GREEN - Co-encadrant de thèse

Résumé :

Les grands systèmes irrigués ont émergé sur le continent africain pour répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire et renforcer les moyens d’existence des populations en milieu rural. Plusieurs décennies après, l’engouement autour de ces systèmes est toujours présent, alors que leurs effets réels sont au cœur de nombreuses controverses. Malgré l’amélioration qu’ils apportent à la production agricole, les grands périmètres irrigués génèrent des risques sociaux, économiques et écologiques importants qui questionnent leurs impacts effectifs sur la situation économique et alimentaire des populations bénéficiaires. Cette thèse s’inscrit dans cette problématique et étudie le cas particulier du périmètre irrigué de Bagré au Burkina Faso. Elle cherche précisément à analyser comment le périmètre contribue à réduire la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité des ménages irrigants en les comparant aux ménages pluviaux de la zone alentour. Pour y parvenir, les dotations en ressources de différents ménages-types sont d’abord analysées et leur état de pauvreté, d’insécurité économique et d’insécurité alimentaire évalué, en confrontant des indicateurs économiques à des seuils usuels et définis avec les communautés de façon participative. Ensuite, les risques sur les ressources mobilisées sont identifiés et hiérarchisés, leurs occurrences et leurs impacts ex-ante sur le revenu et la consommation estimés afin d’évaluer la vulnérabilité économique et alimentaire des ménages. De nouveau, l’analyse par les indicateurs économiques est confrontée à la perception des participants. Les problèmes d’écoulement de la production sont classés par les participants aux ateliers, parmi les contraintes majeures. Les causes de ces difficultés sont analysées, à la fois par une réflexion économique sur la compétitivité du riz local (rapport qualité prix, habitudes alimentaires…) et par un atelier multi-acteurs cherchant à identifier les causes essentielles et à proposer des solutions d’amélioration.

Une contribution mitigée du périmètre à l’amélioration des conditions de vie des populations est mise en évidence : la sécurité alimentaire s’est améliorée grâce à la hausse de la productivité rizicole, mais l’état de la pauvreté demeure préoccupant dans l’ensemble de la zone où elle touche plus de la moitié des familles. L’accès limité au foncier et aux emplois non agricoles, l’écart élevé entre les rendements observés et espérés sont les facteurs principaux qui entravent l’amélioration des conditions de vie des irrigants pauvres. Ces derniers sont en insécurité économique permanente, générée par les coûts élevés des cultures intensives et l’accès limité au crédit, et sont plus vulnérables que les pluviaux à l’insécurité économique et à l’insécurité alimentaire en raison des risques d’accès aux facteurs de production et de vente de la production à un prix stable et rentable. Ces résultats questionnent l’intérêt des extensions futures du périmètre irrigué, d’autant plus que dans les conditions actuelles de compensation foncière, leurs impacts sur la situation économique des ménages pluviaux (futurs bénéficiaires) ne seraient pas significativement positifs. Par ailleurs, les populations pluviales émettent des craintes sur de nouvelles extensions (disponibilité de l’eau en aval). Une meilleure coordination et un partenariat entre les acteurs pourraient réduire les problèmes locaux liés à l’écoulement du riz, mais une analyse complémentaire au niveau national est nécessaire pour traiter de la question liée à la compétitivité du riz local. Par ailleurs, l’usage des pesticides et leurs impacts sur la santé et l’écologie, ainsi que la répartition des ressources foncières, la possibilité de cultures alternatives sont autant de questions à approfondir, dont les résultats pourraient contribuer à changer la trajectoire mitigée du périmètre irrigué.

Mots-clés : Grands périmètres irrigués, Pauvreté, Insécurité alimentaire, Vulnérabilité, Burkina Faso, Ateliers participatifs.

Publiée : 22/05/2020